Notre blog

Le blog d’Orcun Group est une source essentielle pour les professionnels de la restauration rapide et les curieux quelque soit leur activtié, il offre des conseils, astuces et tendances pour optimiser leur activité. Axé sur les innovations, la gestion efficace et le développement durable, il vise à partager sur des sujets variés en lien avec la restauration rapide.

Dans la majorité des enseignes de restauration rapide halal en France, le poste boissons repose surtout sur des canettes de soft drink (33 cl et parfois 50 cl). Pas d’alcool, un mix simple, peu de préparation. Pourtant, c’est souvent là que s’échappent 1 à 2 points de marge: mauvaise chaîne du froid, ruptures invisibles, planogramme confus, pricing qui cannibalise l’upsell, ou encore casse et pertes non mesurées. Pour ceux qui ajoutent des milkshakes, smoothies, boissons chaudes ou cocktails sans alcool, la standardisation est la clé: grammages, recettes, DLC, nettoyage. Voici un plan d’action concret, pensé pour les restaurateurs halal en France, pour sécuriser la rentabilité sans complexifier l’opérationnel.

Assortiment canettes halal et planogramme: vendre plus sans élargir inutilement la gamme

Le cœur des ventes vient des canettes. L’objectif n’est pas d’avoir “toutes les références”, mais l’assortiment minimal qui maximise la rotation et simplifie l’approvisionnement. Travaillez par familles: cola, agrumes (citron, orange), limonades, thé glacé, energy (si compatible avec votre positionnement), et une ou deux options “zéro sucre”. En enseigne halal, le message doit rester clair: “boissons gazeuses soft 100% sans alcool”, visible sur la PLV et les plateformes de livraison. Cela évite les questions et renforce la cohérence de marque.

  • Planogramme visuel: alignez les canettes par famille et par couleur (du plus sombre au plus clair), étiquettes face client. Cette logique simple accélère le service, réduit les erreurs (cola classique vs zéro) et renforce l’impulsion. Un planogramme stable améliore aussi la précision lors des réassorts en rush.
  • Règle des 80/20: gardez 6 à 8 références maximum sur place (hors saisonniers). Les “long tail” rares prennent de la place froide et dégradent la rotation, donc la chaîne du froid. Si vous voulez tester une nouveauté halal‑friendly (ginger beer sans alcool, limonade artisanale), faites‑le en “slot saisonnier” avec objectif de rotation hebdo, sinon retour au core mix.
  • Affichage prix clair: affichez le prix à la canette et le prix en menu. Mettez en évidence l’écart prix: “+0,60 € pour passer de 33 cl à 50 cl” si vous proposez deux formats. L’upsell n’a de sens que si la différence de volume est nette pour le client et si la marge reste protectrice.
  • Température visible: en restauration rapide, une canette perçue comme “pas assez froide” déclenche soit un refus, soit un remplacement gratuit. Placez un thermomètre digital sur la porte du frigo et notez la T° cible 2–4 °C. Inscrivez “servies très froides” sur la PLV pour valoriser votre chaîne du froid.

Astuce halal pratique: proposez une “ligne fraîcheur” compatible ramadan/suhur: eaux aromatisées sans sucre, thés glacés peu sucrés, et un soft “zéro”. Cela respecte les attentes de la clientèle musulmane soucieuse de sucre, sans introduire d’alcool ni de complexité.

Pricing et tailles en canettes: protéger la marge tout en facilitant l’upsell

La marge des canettes dépend de trois choses: le coût d’achat (qui fluctue), la politique menu vs hors menu, et la gestion des tailles. Beaucoup d’enseignes bradent la canette en menu et détruisent l’intérêt de l’upgrade. Objectif: lisible pour le client, rentable pour vous.

  • Menu d’abord: une canette 33 cl incluse dans le menu doit rester la norme. Réservez la 50 cl à l’upsell clair: “+0,60 à +0,90 € pour passer en grande”. Si l’écart est trop faible, vous perdez de la marge; trop élevé, l’upsell devient rare. Testez deux paliers sur 2 semaines et conservez celui qui maximise votre marge par reçu.
  • Hard bundle vs soft bundle: pour la livraison, évitez d’imposer la 50 cl par défaut: conservez la 33 cl en standard et proposez un upgrade simple en un clic. Sur place, le vendeur peut verbaliser: “Vous préférez une grande 50 cl aujourd’hui ?”.
  • Évitez le prix psychologique trompeur: 1,99 € vs 2,10 € en restaurant ne change ni la perception ni le panier; par contre, vous perdez du centime utile. Les canettes supportent bien des prix ronds (2,00 / 2,50 / 3,00 €) alignés avec votre positionnement.
  • Référentiel marge: suivez votre coût matière boissons par canal. Un bon intervalle pour des soft drink halal en canettes tourne autour de 20–28% selon volumes et négociation. Si vous passez au‑dessus, revoyez tout de suite: prix menu, remise plateformes, pertes et casse.

Astuce opérationnelle: limitez à deux tailles maximum. La 50 cl ne doit pas exister si sa rotation est trop faible et si elle bloque le froid pour les 33 cl. En revanche, dans les zones à forte demande (été, zones de bureaux), la 50 cl augmente le ticket moyen sans temps additionnel.

Chaîne du froid, ruptures et casse: les vraies fuites de marge sur les canettes

Le plus gros risque avec les canettes n’est pas la préparation (il n’y en a presque pas), mais la température, la rupture et la casse. Trois angles à verrouiller:

  • Température et capacité froide: dimensionnez vos frigos pour vendre le “pic” de 90 minutes sans recharger avec des canettes “tièdes” qui remontent la T° interne. Mieux vaut un frigo back‑up en réserve qu’un frigo vitrine saturé. Stock tiède à part, passage en froid par lots maîtrisés. Notez l’heure d’entrée en froid sur un élastique autour du pack: simple et efficace.
  • FEFO et facing: appliquez le FEFO (First Expired, First Out) et maintenez le facing. Les canettes cabossées vont en “downgrade interne” (boissons staff) ou en remise exceptionnelle si votre politique le prévoit. N’envoyez pas une canette bosselée en livraison: c’est une plainte assurée.
  • Rupture invisible: les apps de livraison laissent parfois commander une référence épuisée. Paramétrez des alertes de stock minimum et masquez la référence en dessous de X unités. Sur place, un stop‑rayon discret “rupture – retour à 17h” est plus honnête qu’un remplacement subi qui froisse le client.
  • Casse à la réception: formez vos équipes à refuser les cartons abîmés et à vérifier les coins (là où les chocs écrasent les canettes). La casse doit être comptée distinctement dans un tableau “pertes” pour ne pas gonfler artificiellement votre coût matière.

Procédure express “froid prêt”: à l’ouverture, la personne en charge scanne la T° frigo (objectif 2–4 °C), aligne les canettes selon planogramme, remplit jusqu’à 85% de capacité (pour laisser l’air circuler) et place un lot “en attente de froid” en réserve. Au rush, on prélève toujours en vitrine; on recharge après le pic, jamais pendant, sauf si les packs ont atteint la T° cible.

Boissons maison halal à forte marge: milkshakes, smoothies, chauds et cocktails sans alcool

Même si la majorité des ventes sont en canettes, les milkshakes, smoothies, boissons chaudes et cocktails sans alcool (mocktails) peuvent créer une marge différenciante et une image “fait maison” compatible halal. Clé absolue: standardisation et hygiène.

  • Milkshakes: définissez la recette type en grammes et millilitres: base lait ou mix, glace, sirop ou topping, et volume final. Utilisez des gobelets avec repères. Objectif: un coût matière stable et un goût constant. Le blender doit être calibré (temps d’impulsion), et chaque ingrédient pesé/mesuré. Évitez les grands formats qui allongent le temps de préparation en rush.
  • Smoothies: optez pour des fruits surgelés portionnés (sachet 100–150 g) + base (eau, jus, lait végétal selon votre clientèle) + glace. Côté DLC, notez l’heure d’ouverture des briques; en fin de service, jetez ce qui dépasse la limite. Pas d’alcool, pas d’arômes douteux: listez vos marques et conservez les fiches techniques pour rassurer la clientèle halal si besoin.
  • Boissons chaudes: si vous vendez café/thé, restez sur 1 à 2 références faciles. Calibrez la mouture et l’eau, nettoyez buses et porte‑filtres à chaque service. Les chauds augmentent le panier en période froide sans concurrencer la canette.
  • Mocktails simples: évitez la complexité type bar. Préférez des recettes “serve‑and‑stir” à 3 ingrédients: base soft (limonade ou ginger ale), sirop halal identifié (grenadine, menthe), et agrume frais pressé. Servez dans le même gobelet que vos softs pour éviter une chaîne d’emballage supplémentaire.
  • Allergènes et hygiène: mettez un SOP de nettoyage du blender toutes les X préparations (rinçage rapide + cycle désinfection en fin de quart). Les laits et crèmes ont une charge microbienne plus élevée: travaille en petites quantités, note l’heure d’ouverture, et respecte la chaîne du froid stricte.

Astuce menu: un “Milkshake signature” ou un “Smoothie du jour” bien cadré peut représenter 5–10% des boissons avec une marge supérieure aux canettes. Attention cependant au temps de préparation: en rush, privilégiez les recettes à 60–75 secondes maximum, nettoyage compris.

SOP 30 minutes, KPI et check‑list: transformer un poste simple en profit center

Un poste boissons “simple” n’est rentable que s’il est organisé. Avec des canettes, l’enjeu est la vitesse, la T° et l’absence d’erreur; avec les boissons maison, c’est la standardisation.

  • SOP 30 minutes (quotidien)
    • 10 minutes “Froid et facing”: mesure T° (2–4 °C), planogramme, facing parfait, comptage des références “à risque” (< 6 unités), constitution du lot “prêt à froid”.
    • 10 minutes “Boissons maison”: mise en place des gobelets repérés, vérification des sirops (date d’ouverture), préparation des sachets smoothie et de la base milkshake. Test rapide d’une boisson type pour valider goût/texture.
    • 10 minutes “Service & apps”: mise à jour des stocks sur plateformes, test commande fantôme (désactiver une référence pour vérifier le flux), affichage PLV “très froides” et “zéro sucre dispo”.
  • KPI hebdo
    • Coût matière boissons global et par canal (sur place / livraison).
    • Taux de rupture par référence (objectif < 2%).
    • Taux de casse canettes (objectif ≈ 0%; si > 0,3%, revoir réception et stockage).
    • Répartition des ventes par format (33 cl vs 50 cl). La grande doit représenter 25–40% si l’upsell est bien présenté.
    • Part des boissons maison (objectif selon capacité: 5–10% avec marge > soft).
    • Température moyenne et max frigo sur la semaine; si > 6 °C à un moment, action corrective immédiate.
  • Check‑list ouverture/fermeture (à plastifier)
    • Ouverture: T° frigo notée, facing OK, lots “en attente de froid” étiquetés, PLV à jour, applis mises à jour, gobelets/couvercles par taille en place.
    • Service: canette sortie du frigo au dernier moment, gobelet donné seulement si demandé (éviter les gaspillages de gobelets/paille), boissons maison préparées selon fiche avec repères.
    • Fermeture: inventaire rapide, purge/NETTOYAGE blender et accessoires, contrôle dates d’ouverture sirops/laits, consignation des pertes (casse/dons staff), remise à niveau froid.
  • Formation express (15 minutes nouveaux)
    • 5 minutes “Pourquoi”: la marge boissons finance le reste; le froid et l’absence de casse font la différence.
    • 5 minutes “Comment”: gestes simples (ouvrir/présenter la canette au client, ne pas la sortir avant l’encaissement en livraison, vérifier la référence).
    • 5 minutes “Et si”: rupture? proposer une alternative proche (cola → zéro, citron → agrumes), casse? consigner, ne pas servir, adapter réception.

Astuce visuelle: placez à hauteur des yeux 2 best‑sellers (cola et citron), et une option “zéro sucre” clairement signalée. Les soft drink halal sont une décision rapide: moins le client cherche, plus vous vendez, et mieux vous protégez la marge.

Réduire les micro‑pertes: gobelets, pailles, sacs et erreurs de sélection

Même avec des canettes, des “petites” pertes se cumulent: gobelets donnaient systématiquement alors que le client boit à la canette, doubles pailles, sacs séparés pour la boisson en livraison, ou erreur de référence (cola normal servi à la place de zéro). Chaque micro‑perte rogne la marge.

  • Politique gobelet/paille “à la demande”: par défaut, servez la canette seule; proposez le gobelet si le client le souhaite vraiment. En livraison, évitez d’ajouter un gobelet inutile qui prend de la place et se froisse.
  • Étiquettes anti‑erreur: pour les commandes combinant plusieurs canettes, collez une mini‑étiquette “Zéro / Citron / Orange” sur la languette, surtout en rush. C’est le moyen le plus simple d’éviter les inversions et les remakes.
  • Sacs et transport: la boisson va au fond du sac, tête en haut; si vous utilisez des porte‑gobelets pour mocktails/milkshakes, vérifiez l’emboîtement avant la remise au livreur. Un tapis antidérapant dans la zone d’ensachage évite les glissades et la casse.
  • Communication proactive: mention “boissons servies bien fraîches – sans alcool – options zéro sucre disponibles” sur la carte et en ligne. Ce message, répété, réduit les questions et accélère la prise de décision.

Négociation fournisseurs et stock: sécuriser la marge dès l’achat

Votre marge commence à l’achat. Les canettes se négocient sur volumes, mix de références et régularité.

  • Volume et cadence: mieux vaut un engagement sur cadence régulière (hebdo/bi‑hebdo) qu’un gros stock qui s’échauffe en réserve. La chaîne du froid commence dès la réception; moins de manutentions “tièdes”, moins de pics de T° en vitrine.
  • Mix intelligent: concentrez l’effort de négociation sur les 4 références qui pèsent 70% des ventes. Les “exotiques” saisonniers se paient leur place par leur rotation et un prix de vente supérieur si nécessaire.
  • Offres plateformes: ne vous laissez pas imposer des remises qui mangent la marge boissons. Calibre le prix “livraison” (souvent +0,20 à +0,40 € vs sur place) si votre marché l’accepte. Testez et mesurez l’effet sur volumes et coût matière.

Astuce data: un simple export hebdo des ventes par référence et par canal suffit à piloter. Une courbe de ruptures et de casse lime progressivement vos fuites.